15 mars 2013

Le premier 19 mars officiel se prépare dans toute la France


Mis à jour le 15 mars 2013, 16:03
Désormais déclarée date officielle, la cérémonie du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, aura lieu le mardi 19 mars au Mémorial du Quai Branly, à Paris, en présence de Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, en charge des anciens combattantsDans son message, Kader Arif n'oublie pas les morts survenus après cette date : «Mais ce jour (...) ne signa pas la fin des drames et des horreurs. La France n'oublie pas les hommes, femmes, enfants, dont le destin fut bouleversé après cette date.»


Le Mémorial du Quai Branly. © D.R.

A Paris, de nombreuses cérémonies vont avoir lieu dans chaque arrondissement, aux monuments aux Morts. Elles se dérouleront aussi sur l'ensemble du territoire français, puisque pour la première fois, cette cérémonie du 19 Mars, 51e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie, sera une journée nationale : elle a rejoint, en effet, dans l'ordre protocolaire, les cérémonies du 11 novembre 1918 et du 8 mai 1945, selon la loi du 6 décembre 2012.

Des commémorations organisées à l'échelle nationale
En Béarn, elle se tiendra au Mémorial où sont gravés en lettres d'or 148 noms de jeunes appelés, morts loin de leur terre natale, sur les terres baignées de soleil d'Afrique du Nord. La cérémonie se déroulera avec la participation du 5e régiment d’hélicoptères de combat, sous la présidence de Lionel Beffre, préfet des Pyrénées-Atlantiques et sous l’autorité du général Didier Brousse, commandant d’armes de la place de Pau, en présence des parlementaires, élus et représentants d’associations d’anciens combattants des Pyrénées-Atlantiques. Un vin d’honneur servi à l’issue de la cérémonie, à l'instar de ce qui est organisé par tous les comités Fnaca en liaison avec les municipalités.

Soulignons que le monument de Béarn-Soule, inauguré le 7 juillet 2001 par le secrétaire d'État aux anciens combattants, Jean-Pierre Masseret, est né de la volonté commune de l'ACPG-CATM*, la Fnaca et l'Union nationale des combattants (UNC). Le monde combattant, uni à l'époque pour préserver son passé et la mémoire des 148 Béarnais et Souletins morts au combat, avait, organisé une souscription ; de nombreuses communes, les Conseils général et régional avaient également financé le projet. Le monument rappelait que, dans les seules années 1956-1957, c'est deux à trois décès par mois qui marquèrent douloureusement le Béarn et Soule. Il n'est pas inutile de rappeler que nombre de comités locaux FNACA et UNC œuvrent ainsi en parfaite entente pour accomplir le devoir de mémoire.


Drapeaux en berne à Suresnes
A Suresnes, la municipalité n'offrira pas de vin d'honneur. La cérémonie  se déroulera aussi, mais... avec les drapeaux en berne. La ville proteste, en effet, contre le choix du 19 Mars. Le maire de Suresnes et vice-président du Conseil général des Hauts-de-Seine, Christian Dupuy, a pris publiquement position : une cinquantaine de drapeaux en berne seront ainsi positionnés devant les écoles, gymnase, mairie et bâtiments administratifs de la commune. 

Le maire de Suresnes veut par cette mesure contester symboliquement ce qu'il appelle «le revirement commémoratif», le choix du 19 Mars : «J'entends ainsi marquer symboliquement ma désapprobation d'un choix qui rouvre inutilement les blessures mémorielles, et rendre à une partie des victimes de ce conflit l'hommage que cette date leur refuse de fait ». Ajoutant : «Je crois que la mémoire doit être partagée et que les cicatrices de l'histoire ne devraient pas être aggravées par des inclinaisons partisanes.»

Dans ce cas, pourquoi ne pas célébrer aussi le 19 Mars ? Tous les administrés de Suresnes n'adhérent pas à la date de commémoration du 5 Décembre. N'est-il pas temps de cesser de rouvrir inutilement les blessures mémorielles ? Et de rendre hommage à la mémoire des soldats morts qui ont sacrifié leur 20 ans ?

C'est le sens du message du ministre délégué aux anciens combattants Kader Arif pour cette Journée d'hommage : «Plus de 50 ans après la fin de cette guerre, c'est désormais une mémoire apaisée qui doit être recherchée. Respect, solidarité, rassemblement, telle est la perspective dans laquelle doivent se placer les acteurs et témoins de cette période, et l'ensemble des Français avec eux.»
Alix Prat pour 24heuresinfo 

*Association des combattants prisonniers de guerre combattants d'Algérie, Tunisie, Maroc, Fédération nationale des anciens combattants en Algérie et Union nationale des combattants.

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